Text of remarks by Gilles Duceppe
Bonsoir.
Le Bloc Québécois est un parti voué au service exclusif des Québécoises et des Québécois.
Il y a à peine 50 jours, les électeurs nous ont confié un mandat très clair. Les Québécoises et les Québécois nous ont demandé de continuer à défendre les valeurs et les intérêts du Québec, mais aussi d’empêcher les dérives idéologiques des conservateurs.
En temps de crise économique, nous avons le devoir de nous élever au-delà des considérations partisanes. C’est pourquoi, le Bloc Québécois a été le seul parti à présenter un plan de relance de l’économie, chiffré et réaliste, le 24 novembre dernier. Les conservateurs nous ont même félicités pour ce plan.
Malheureusement, pour des motifs partisans, Stephen Harper a ensuite tout rejeté du revers de la main et il a créé une crise politique de toutes pièces. Le chef conservateur avait promis de s’occuper de la crise économique et au lieu de cela, il a mis le feu aux poudres.
Le Bloc Québécois avait le devoir de s’opposer à un énoncé idéologique qui s’attaquait au Québec, aux travailleurs, aux femmes et à la démocratie.
Stephen Harper a fait preuve d’un manque de jugement grave et inquiétant en faisant passer l’idéologie de son parti avant l’économie et avant le sort de la population. Le chef conservateur a confirmé les pires craintes des Québécois envers son parti et son gouvernement.
Au cours des derniers jours, plutôt que d’adopter une attitude responsable, le chef conservateur a encore une fois remis en doute le choix démocratique des Québécois. En agissant comme un incendiaire, Stephen Harper s’est montré indigne de gouverner. Le Premier ministre a montré son vrai visage et il a définitivement perdu la confiance de la Chambre des communes.
Devant l’échec du gouvernement conservateur, une majorité des élus choisis par la population a décidé d’entreprendre des discussions qui ont porté fruit. Nous avons obtenu une entente qui prévoit des gains très importants pour le Québec.
Un plan de soutien longuement attendu pour les secteurs manufacturier et forestier, pour sauver et créer des milliers d’emplois. Nous avons obtenu la restauration du financement des organismes québécois de développement économique pour les régions du Québec.
Les compressions des programmes en culture seront annulées.
L’entente prévoit de l’aide pour les retraités touchés par la crise. Nous nous sommes entendus sur la création d’un programme de soutien aux travailleurs âgés et pour que la caisse d’assurance-emploi soit mise uniquement au service des travailleurs.
Pour l’environnement et l’économie, l’entente prévoit un mécanisme inspiré de Kyoto, qui correspond aux demandes du Québec. Nous avons également convenu d’une aide aux familles, assortie d’un droit de retrait avec pleine compensation pour le Québec.
Le Bloc Québécois ne participera pas à ce nouveau gouvernement. Nous nous sommes engagés à soutenir cette coalition pour une période de 18 mois, à partir d’une entente qui correspond aux intérêts du Québec. Nous allons rester libres pour servir le Québec.
Ce que nous voulons, c’est qu’au cours des 18 prochains mois, le prochain gouvernement travaille à la relance de l’économie et au soutien des personnes affectées par la crise.
M. Harper a refusé de prendre ses responsabilités et maintenant, il voudrait nous replonger en élections et perdre encore trois mois.
Tout cela a assez duré.
Je demande à M. Harper de laisser la Chambre des communes voter, qu’on en finisse avec son gouvernement. Et qu’enfin, nous puissions travailler à combattre de toutes nos forces la crise économique qui s’abat sur nous