Text of Stephane Dion’s remarks (French)

Le Canada est aux prises avec les répercussions que pourrait avoir la crise économique mondiale. Notre économie est au bord d’une récession. Les Canadiens ont peur de perdre leur emploi, leur maison et leurs économies. Chaque économiste au pays prédit des pertes d’emplois de plus en plus nombreuses et des déficits de plus en plus lourds au cours des prochaines années.

Le Canada est aux prises avec les répercussions que pourrait avoir la crise économique mondiale. Notre économie est au bord d’une récession. Les Canadiens ont peur de perdre leur emploi, leur maison et leurs économies. Chaque économiste au pays prédit des pertes d’emplois de plus en plus nombreuses et des déficits de plus en plus lourds au cours des prochaines années.

Le gouvernement fédéral a le devoir d’agir et d’aider les Canadiens à traverser ces temps difficiles.

Stephen Harper refuse toujours de proposer des mesures pour stimuler l’économie canadienne. Le mini-budget qu’il a présenté la semaine dernière démontre que sa priorité est la partisannerie et le règlement de ses comptes idéologiques.

Les conservateurs de Stephen Harper ont perdu la confiance de la majorité des députés à la Chambre des communes. Dans notre système démocratique, dans notre régime parlementaire, selon notre Constitution, cela signifie qu’ils ont perdu le droit de gouverner.

Les Canadiens ne veulent pas d’autres élections, ils veulent que les parlementaires travaillent ensemble. C’est notre devoir. Les Canadiens veulent que les députés mettent leur partisannerie de côté et qu’ils se concentrent sur l’économie.

Le Parti libéral et le Nouveau Parti démocratique sont prêts à le faire, avec l’appui du Bloc Québécois. Jack Layton et moi avons accepté de former un gouvernement de coopération pour nous pencher sur l’impact de la crise économique mondiale. Le Parti Vert a aussi accepté de l’appuyer.

Notre système de gouvernement n’est pas né en même temps que le Canada. Il est plus ancien que cela. Il est régi par des règles et des conventions.

Les coalitions sont normales et courantes dans de nombreuses régions du monde, et elles peuvent fonctionner très bien. La recette est simple : consensus, bonne volonté et coopération. Le consensus est une valeur chère aux Canadiens. Dans cet esprit, nous, les libéraux, nous avons accepté de former une coalition avec le NPD. Parce que nous pensons que nous pouvons faire plus pour les Canadiens par la coopération que par le conflit. Nous pensons que nous pourrons mieux résoudre les difficultés du Canada par le travail d’équipe et la collaboration plutôt que par la partisannerie aveugle et l’hostilité.

Notre coalition est une entente pour gouverner avec un programme bien défini : nous attaquer au plus important problème auquel le pays fait face, l’économie. C’est un programme qui vise à protéger et à créer des emplois et à relancer l’économie dans toutes les régions du pays. Il nous reste à préciser les volets de ce programme, et c’est ce que nous allons faire si nous avons la possibilité de le présenter à la Chambre des communes.

Nous partageons le mécontentement des Canadiens devant une crise politique qu’on a laissé faire prévaloir sur les défis économiques importants que nous devons affronter. Partout ailleurs dans le monde, les dirigeants s’efforcent de composer avec la récession, de présenter des mesures qui aideront leurs populations et leur économie, les femmes et les hommes politiques travaillent de concert. Les rivaux travaillent de concert.

La solution de M. Harper est de prolonger la crise actuelle en évitant un simple vote. En suspendant les travaux du Parlement et en ajoutant à la confusion. Nous proposons une meilleure voie. Nous proposons de calmer le jeu maintenant et de nous occuper des affaires du peuple. Un vote est prévu pour lundi prochain. Que ce vote ait lieu comme prévu. Et faisons tous preuve de maturité en acceptant son résultat avec noblesse et dans le souci d’être au service des Canadiens.

En moins d’une semaine, un nouveau cap sera fixé, un ton et un objectif seront donnés. Contrairement aux conservateurs, nous nous réunirons avec les patrons et les syndicats pour œuvrer dans la collaboration, mais avec un sentiment d’urgence, à la protection des emplois.

Pour relancer l’économie et créer de bons emplois bien payés, nous allons accélérer les dépenses prévues en faveur des infrastructures, mais aussi les accroître considérablement. Nous allons aider les villes comme Vancouver, Calgary, Toronto, Montréal ou Halifax à se doter de réseaux de transports en commun modernes et efficaces. Nous allons faire des efforts en faveur de nos collectivités rurales pour que les modes de vie auxquels nous tenons soient préservés pour les générations futures. Nous pouvons dynamiser notre économie grâce à des efforts financiers en faveur de l’énergie propre, de la qualité de l’eau et des portes d’entrée au pays.

Nous investirons dans nos secteurs manufacturier, forestier et automobile pour protéger et créer des emplois. Nous avons la conviction qu’en ces années de vaches maigres, le gouvernement a un rôle à jouer pour veiller à ce que ceux qui contribuent à la prospérité de notre pays puissent continuer à pourvoir aux besoins de leur famille.

En ces temps difficiles, notre solidarité collective est mise à l’épreuve. Nous sommes d’avis qu’il est impératif pour le gouvernement d’offrir aux citoyens qui ont déjà perdu leur emploi, que ce soit dans les usines du sud-ouest ontarien ou dans les forêts de l’est québécois et de la Colombie-Britannique le soutien qu’il leur faut pour vivre dans la dignité et pour acquérir de nouvelles qualifications.

Et c’est précisément ce que nous entendons offrir.

Aujourd’hui, j’ai écrit à Son Excellence la gouverneure générale. Je lui ai respectueusement demandé de rejeter toute demande de suspension du Parlement formulée par le Premier ministre d’ici à ce qu’il lui ait démontré qu’il a encore la confiance de la Chambre.

Si M. Harper veut suspendre les travaux du Parlement, il doit affronter un vote de confiance.

Dans notre Canada, le gouvernement doit assumer ses décisions et ses actes devant le Parlement.

Dans notre Canada, le gouvernement tire sa légitimité d’un Parlement élu.

Permettez-moi de conclure sur une note personnelle. Si l’on me confie les fonctions de Premier ministre pour les prochains mois qu’il me reste, je vais travailler nuit et jour pour lutter contre la crise économique, je prendrai les moyens qu’il faut pour atténuer ses effets sur les Canadiens, pour protéger et créer des emplois.

Je servirai mon pays comme toujours.